É C H O - textes & photographies -

« Écho » n’est pas une impulsion, c’est un travail lent mettant en avant la volonté de dérouler la trame d’une narration intime liée à une expérience personnelle.
Le projet commence par la redécouverte des photographies de mon père durant son service militaire au Sénégal de 1960 à 1962. Dans une sorte d’états des lieux après 15 ans d’abandon, j’interroge les images et leur demande de me parler de lui. Ses images se superposent et s'entremêlent, se troublent, faisant ressurgir le souvenir des histoires qu’il me racontait, me transportant dans un ailleurs à la fois flou et lumineux. Souvenirs, moments vécus, je fantasme des souvenirs de souvenirs. Je m’accapare d’eux, me les approprie.
Il s'agit alors pour moi de défier le temps, d'affronter les désillusions et l'usure. Il y a quelque chose de l'enfouissement. Mon père existe, il est là, quelque part, une personne que je ne connais plus. Après avoir identifié les lieux de son voyage, je suis partie sur ses traces, plonger dans les souvenirs pour créer un ultime trait d’union, dans une quête mémorielle et contemplative.
Il ne s’agit pas d’un journal intime, ni d’une autobiographie mais d’un récit ou se mêle expérience intime et quête d’identité et finit par faire resurgir la blessure profonde d’un chagrin d’enfant jamais raconté ni résorbé.
Il s’agit d’une recherche, d’une réflexion, d’un écho entre un passé et un présent dans une histoire personnelle que je tente de rendre palpable. L’approche photographique cherche à retrouver la force de l'instant, l'émotion, l'arrière-goût d'un souvenir d’enfance dans une quête intérieure profondément contemplative qui, se heurte à des résistances.
Au-delà des photographies, les images sont s’associées à des fragments de textes.
- Images extraites d'une série de 27 photographies -
© 2012-2013 Virginie PLAUCHUT