STO (service du travail obligatoire)

Petite fille de requis au travail obligatoire, je suis repartie sur les lieux de déportation de mon grand-père en Autriche, avec en mémoire le peu qu’il avait bien voulu livré, et avec les images et un courrier envoyé au cours de son « séjour ». Il s’agit par ce travail de tenter de rétablir un devoir de mémoire pour tous les travailleurs déportés en Allemagne dans le cadre du service du travail obligatoire (STO).
Le service du travail obligatoire a été instauré dès 1942 mais surtout de 1943 à 1945 pour pallier le manque de main-d'œuvre en Allemagne, avec des lois françaises votées contre les Français. Il y a eu un appel à volontaires, tout d'abord, avec des promesses de salaires intéressants non tenues. Puis il y a eu la relève (un travailleur qui part pour 2 prisonniers de guerre libérés) et la 3e tentative avec le STO, instauré par Vichy.
Mon grand-père a fait partie de la troisième vague de déportés. Il a laissé derrière lui, femme et enfant. Il sera resté vague sur cette période tout au long de sa vie. Il m’aura fallu rechercher cette période silencieuse de sa vie aux archives départementales de l’Hérault, aux archives des déportés de guerre à Caen et enfin les archives des déportés au travail obligatoire en Allemagne pour reconstituer cette histoire, ce secret familial que je restitue dans une fiction documentaire personnelle.
Cette série photographique associe images en couleur et noir et blanc et ne prend sens que dans une installation scénographique avec en fond les plans des camps de Kapfenberg où il est resté pendant presque 2 ans.
Aujourd’hui, il ne reste rien de ce passé, j’ai photographié en couleur le présent ces lieux qui était mais qui ne sont plus. Et en noir et blanc sur film washi, j’ai agrandie et photographié des images d’archives et des photographies d’époque.